lundi 24 novembre 2014

Musique et Musicologie : Maître Adépo YAPO, la consécration


Connu, ce géant de la musique Africaine et de la musique contemporaine, le maître dont l’œuvre est reconnue en Afrique, aux Etats-Unis, en France, dans le monde entier, a fait l’objet d’une rétrospective sur sa véritable dextérité à travers son instrument fétiche : le « dôdô ».  Une projection filmique du célèbre cinéaste Ivoirien ; le Professeur Idriss Diabaté, à l’Eglise Saint-Merry dans la capitale de la République Française.

Au mois de Septembre 2014 à Paris, maître Adépo YAPO est rentré dans l’histoire de l’Eglise Saint-Mery, avec à ses côtés Aly Kéïta, le créateur du balafon chromatique, le saxophoniste et clarinettiste Souleymane Ouattara et le guitariste Déka Koma, pour ce magnifique concert donné en ce jour du 22 Septembre.

Lors de cette journée dédiée aux cultures Ivoiriennes, « le Vohou-Vohou » fut largement représenté par trois grandes générations. Rassemblant une très grande variété d’influences au niveau techniques, les artistes Kra N’Guessan, Youssouf Bath, Dimbeng et les performeurs (les hommes canettes) des trois générations, de par leurs génies pluridimensionnels (peintures, installations et performances), ont su satisfaire les pulsions énergétiques du public Parisien.
Maître Adépo YAPO, cet éminent compositeur et musicologue Ivoirien, Chevalier de l’ordre du Mérite Culturel du Ministère de la Culture et de la Francophonie, Inspecteur au Ministère de la Culture et de la Francophonie a été   Directeur du Développement et de la Recherche du Centre régional de L’Action Culturelle  (CRAC) de Lomé au Togo.

Comme un cœur qui bat au chœur d’une naissance plurielle des normes culturelles et ancestrales, Maître Adépo YAPO a rempli cet immense océan, de son savoir, en enseignant comme expert à l’Institut Supérieur des Arts de Guinée (ISAG à Dubréka). « Né en 1951 à Bécédi-Anon (son village), Maître Adépo YAPO, affectueusement appelé par ses disciples, a commencé sa vie musicale dès son entrée à l’Institut National des Arts (INA) d’Abidjan en 1968. Ayant appris les règles de la musique savante occidentale, il a déjà commencé à faire des arrangements sur des mélodies traditionnelles de sa culture « Akyé », groupe ethnique dont il est issu. « Assona », un titre qu’il a harmonisé et orchestré, est passé du monde profane à la musique religieuse des églises catholiques, chant d’allégresse. »

Une identité à l’échelle mondiale

Personnage public, source intarissable du savoir, le Professeur Adépo reste l’un des patrimoines immatériels et matériels dans les champs et culture de la « musique et musicologie » de notre ère.

« En 1971, il dirigeait l’orchestre de variété de l’INA avec le premier passage à la télévision nationale. Après trois années d’études musicales à Abidjan, il part pour Paris où le musicien est inscrit à l’Ecole Normale de Musique, boulevard Malesherbes, pour des études supérieures. Inscrit en classe d’écriture et de guitare, le musicien acquiert le langage et la haute technicité du  traitement des sons musicaux. C’est à juste titre que Pietro Bianchi qui le connaissait à l’époque comparait son  jeu de guitare à celui des maîtres de la Kora dans un article publié dans «Escargot Folk» en 1975. Dans ce même numéro, l’on faisait mention des grandes figures de la musique africaine naissante, telles que Lamine Conté, Pierre Akendengué, Francis Bebey et Guem, percussionniste marocain. »

S’agissant de son implication dans le milieu scientifique, déjà en 1985, Adépo YAPO appartenait à la grande Société savante dénommée : « Société Française d’Ethnomusicologie ». Après 4 années, précisément en 1989, il intègre le Conseil International de la Musique (CIM), puis en 1991 le Comité International des Arts Populaires.
Travailleur inépuisable, il montre doublement des preuves sur ses compétences diverses et est élu en 1997, au Comité Exécutif du Conseil International des Arts Olympiques qui deviendra Arts Universels. Cette Organisation Internationale lui attribua le titre de « Sénateur » pour son véritable amour doublé d’une passion singulière et sa ferme entière contribution aux activités du monde des arts.

Ce que nous retenons chez ce maître, c’est l’ensemble de sa diversité culturelle attaché à son humilité. Une mémoire très vivante au sommet de ses interventions aux multiples symposiums, colloques, conférences et tables rondes à travers le monde des sciences.
Cette tête à penser, tout comme sa participation à ces différentes rencontres, retrace en quelque sorte le bien fondé de son expertise en la matière. C’est sans doute ce petit charme qui a fait de lui, un maître, souvent recommandé pour élaborer des projets de types scientifiques et culturels dans des institutions au service de l’éducation, des sciences, des arts et des sociétés. Nous citerons comme preuves physiques :

-       Le Salon International des Industries Culturelles d’Abidjan (SICA).
-       L’Agence Ivoirienne de la Coopération Francophone (AICF) à Abidjan ;
-       L’Université Atlantique d’Abidjan ;

Actuellement membre du comité scientifique de plusieurs institutions culturelles et académiques dont :
- International Centre of African Music and Dance, (ICAMD) – University of Ghana, Legon-Accra;
- Pan-African Society of Music Art Education, (PASMAE) – Pretoria, South Africa;
- Festival Panafricain de la Musique, (FESPAM) – Brazzaville, R. Congo ;
- Forum mondial de la musique à Los Angeles (Etats- Unis). »

Maître Adépo YAPO partage sa vie d’artiste et d’enseignant entre la Côte d’Ivoire et ces parties du monde précitées.
Invité en 2006 par M. Koïchiro MATSUURA, Directeur  Général de l’UNESCO, pour présider l’un des ateliers de la 1ère Conférence Mondiale sur l’Education Artistique, tenue du 06 au 09 mars 2006 à  Lisbonne (Portugal), Maître Adépo a consolidé une fois de plus son expertise en matière de critiques littéraires et des valeurs esthétiques artistiques, culturelles à cet atelier.

Depuis 2008, ce sénateur des Arts Universels est le 1er Vice-président exécutif du Conseil Africain de la Musique.

Une œuvre  au service de son prochain comme relève

Adépo YAPO, cette magie honorée, musicologue et professeur agrégé de musique, fondateur en 1992 de l’atelier de recherche et de créations musicales (ARC MUSICAL), est aujourd’hui le fruit mûr de tout un continent.  Au départ, les membres dudit atelier, en majorité des étudiants, sont pour la plus part, de nos jours des cadres, des inspecteurs, des agrégés en Arts, des enseignants de musique, des Docteurs en musicologie, des chercheurs associés aux différents laboratoires de recherches et des artistes émérites à travers les cinq continents.

De passage, nous citerons Djottouan Hyacinthe, enseignant-chercheur, Aly Kéïta, artiste résidant à Berlin en Allemagne, Souleymane Ouattara, artiste-ingénieur de son et de lumière en Belgique, Feu Dr Tapé-Daléba Natty Eric, Leslie Gouhéré, Kapé Marie-Josée, Don Kamet, Kossonou Henri alias Koss, Junior alias Senior Mutcho Dinero, Emma Kouakou, Justine Saffoh, Mme Kadié Josiane Kouakou, Edwige Kouassi, Yao Virginie, Marie Michelle Yapi, Aimé Akobé résidant au Canada, Nathacha Koutouan résidante aux Etats-Unis, Tapé Pacôme, Serges Zamblé, Valérie Assouan, Kossonou Noël, Nadia Aka, Lyze Aman, Pierre Boffouo Kouamé, Thierry Diouf, Gilles Kouissoa …


Invité à la première Edition de « La Voix de l’Afrique : Transmigration et Créativité » en Norvège pour l’été 2015, le Maître promet pour ce moment qui lui sera dédié, voudrait carburer à triple vitesse dans cette partie du monde Scandinave. Il est à souligner que Maître Adépo a toujours enseigné la rigueur dans le travail, comme l’âme de tout avenir, pour une solide constitution de nos continents.


Par Désiré AMANI, 

samedi 27 septembre 2014

BÉCÉDI-BRIGNAN : À LA DÉCOUVERTE DES MONTS MAFA

Bécédi-Brignan est une localité érigée depuis 1997 en chef-lieu de Sous-préfecture par le décret présidentiel N° 97/18 du 15 janvier 1997. Situé dans la Région de la Mé, plus précisément dans le Département d’Adzopé et à 75 Km d’Abidjan, son ressort territorial est constitué par les villages de Bécédi-Brignan, Bécédi-Anon, Mafa-Mafou, Mopé et Zommun. Ce gros village de plus de 12 000 âmes (selon le recensement général de la population et de l'habitat de 1998) possède en son sein un patrimoine touristique qui mérité d’être promu : les Monts Mafa.

HISTORIQUE
Autrefois, les Béchiéduns (les originaires de la Sous-préfecture de Bécédi-Brignan) vivaient dans un petit hameau perdu dans la grande forêt giboyeuse des rives du Mafou, sur l’emplacement actuel des Mafas.
C’était un peuple de méchants, de fétichistes et dont la mauvaise vie indisposait fortement les voisins. Partout, on se plaignait d’eux. On les maudissait à longueur de journée. Toutes ces plaintes, ces murmures, ces soupirs et ces imprécations qui s’élevaient contre eux parvinrent bientôt aux oreilles de Dzeu, le Grand Odominga, le Dieu tout-Puissant, qui décida de les éprouver afin d’arrêter les mesures qui s’imposent.
Il choisit un dimanche, jour où tous les Béchiéduns se trouvaient au grand complet au village. Les hommes, après avoir adoré leurs fétiches, dégustaient paisiblement le bon bangui; gesticulaient inconsidérablement et riaient à gorge déployée sous l’arbre à palabre. C’est ainsi que Dzeu leur apparut subitement sous la forme répugnante d’un petit garçon couvert de pians avec une escorte de mouches. Une soif dévorante lui torturait le gosier. Il se dirigea aussitôt vers les hommes et demanda humblement à boire par pitié.
 Mais jusqu’à l’unisson, nos hommes, déjà surexcités par l’alcool, éclatèrent en injures et en insanités de toutes sortes à l’endroit de l’étrange inconnu. D’autres, à l’aide de bâton, de chasse-mouche et de poignée de sable, le ruèrent de coups qui le firent saigner atrocement. Ils ne pouvaient admettre qu’un étranger et, pire encore, une saleté de cette nature ait le courage de demander à boire le bangui dans leur unique kpako (gobelet pour servir le bangui).
 Le pauvre enfant cherchait vainement à sortir de la foule qui s’épaississait autour de lui, lorsqu’un homme, du nom de Seubi Bofé qui n’avait pas pris part au mouvement, réussit à l’extraire. Il le conduisit à son domicile, barricada sa porte pour le couvrir des coups qui continuaient à pleuvoir. Il lui donna ensuite à boire dans son gobelet de famille et nettoya le sang qui coulait de ses ulcères. Lorsqu’il se sentit un peu à l’aise et en sécurité, le pauvre petit garçon décida de regagner la forêt et demanda à son protecteur de l’accompagner.
C’était le moment décisif. À l’orée des bois, tous les pians de l’enfant disparurent. Il se transforma en un beau jeune homme au teint fortement clair et qui, sous les yeux de Bofé, commençait à grossir sans arrêt. Son corps prenait des proportions de plus en plus démesurées. Son teint de plus en plus clair illuminait toute la brousse comme sous l’effet d’une fournaise magique. Bofé compris alors qu’il avait affaire à un Kaman, un grand génie de la brousse. Il tremblait de frayeur au pied de son compagnon dont il n’atteignait plus le genou. Tout était devenu calme dans les environs. Et c’est là que le colosse prit la parole: "Bofé! Demain, dès l’aube, tu prendras ta femme, tes enfants, tes bêtes, tous tes biens. Tu quitteras ce village de mécréants et tu monteras vers le Nord à une douzaine de kilomètres d’ici. Tu  t’arrêteras sur ce vaste plateau que baignent le Kpanda et l’Ayilè (ce sont deux petits cours d’eau de Bécédi-Brignan), car c’est là que s’épanouira désormais ta vie de digne créature de dzeu, le Tout-Puissant. Obéis et surtout respecte l’heure, car quelques minutes après ton départ, il y aura calamité". Le Kaman disparut sur ces mots mystérieux et Seubi Bofé rejoignit sa maison dans une course effrénée.
Toute la nuit, il informa sa famille de la grande nouvelle et prépara fiévreusement ses bagages. Dès l’aube, il était prêt à conduire son monde vers la terre promise. Mais à son convoi manquaient sa fille aînée qui refuse de partir et le plus gros de ses coqs qu’il n’avait pas pu saisir. Comme il ne fallait pas perdre de temps, il fut obligé de partir.
À peine Bofé et les siens eurent-ils franchir 6 km sur l’itinéraire sacré que l’inévitable commença à se produire. Le ciel s’assombrit brusquement et le tonnerre gronda sept fois comme pour rappeler la durée de la création du monde. Puis, une lourde pluie de pierres fondues à température infernale s’abattit impitoyablement sur le maudit hameau. Les deux rangées de cases qui le composaient furent séparément ensevelies, donnant ainsi naissance aux deux Mafas.
Pendant ce temps, Bofé et sa suite continuaient paisiblement leur bonne vie sur cette "terre promise" qui devint BÉCÉDI-BRIGNAN d’où sont partis les Béchiéduns, les populations de BÉCÉDI-ANON, MAFFA-MAFOU et MOPÉ.
Pour manifester sa gratitude envers Dzeu, le Tout-Puissant, Bofé adorait régulièrement les Mafas. Ses descendants continuaient la tradition jusqu’à nos jours. Cette pratique a toujours conservé aux Mafas leur puissance qui se trouve encore dans le pouvoir magique de leur intarissable petit lac.

MAFAS, SITE TOURISTIQUE, D’ADORATION ET DE MERVEILLES
Aujourd’hui les Mafas, adorés par les membres de la grande famille Maffa Seumin, sont devenus un pôle d’attraction ou, mieux, un pèlerinage, un lieu de retraite spirituelle et d’excursion dans le département d’Adzopé voire dans toute la Côte d’Ivoire (pour ceux qui le connaissent). Ces monts, par leur caractère sacré, procurent des merveilles aux filles et fils du village et même aux visiteurs et excursionnistes "croyants". Chacun y va pour prendre sa part de bénédiction dans le petit lac intarissable. Le cas le plus patent est le bref séjour de l’artiste MEIWAY sur les Roches pour le tournage de son clip "Les génies vous parlent", lequel clip lui permit d’être quatre fois lauréat en 1998 aux éditions Cora et Africa Music Awards.
L’excursion se déroule une seule fois dans l’année pendant les vacances scolaires avec les diverses associations de jeunesse de la région et sous la direction d’un comité de gestion mis en place par le Ministère ivoirien du Tourisme et de l’Artisanat depuis 2012, année où le site « Les Monts Mafa » a fait son entrée dans le patrimoine touristique national ivoirien.

Source : ATSÉ N’CHO Jean-Baptiste, Bécédi-Brignan, regards sur un village akyé (ouvrage à paraître)


Une vue de loin du Mafa


Des excursionnistes dur le Mont Mafa

Le Mafa

Vers une pente du Mafa

Des excursionnistes pendant les vacances



Un attroupement d'excursionniste autour du lac intarissable
L'Ambassadeur des États-Unis sur les Monts Mafa de Bécédi-Brignan


La Sauce Biécôsseu en pays akyé

Le Biécôsseu (traduction littérale : "eau de piment" pour "sauce très épicée") est l'une des sauces préférées du peuple Akyé, dans le sud et sud-est de la Cote d'Ivoire. Voici un plat que Martine Liade Ikossie vous propose. Présentation : Tape Honoré. Bon appétit. 



Le peuple Akyé

Le peuple Attié (ou Atyé, ou Akyé, ou Akié) est un peuple de Côte d'Ivoire, qui fait partie du groupe Akan et vit au sud-est du pays, au nord de la ville d'Abidjan, dans la Région des Lagunes. Selon la tradition, les Attié sont venus du Ghana actuel pour s'installer en Côte d'Ivoire. 

On retrouve le peuple Attié dans plusieurs départements préfectoraux, dont celui d'Alépé. Il fait partie d'une des branches des Ashanti. Il est reconnu comme un peuple très jovial et festif qui a l'art des concerts avec des groupes musicaux reconnus au niveau national et africain. 

Les Attié parlent une langue du même nom : l'Attié (ou Akyé). L'Attié est une langue kwa parlée au sud-est de la Côte d'ivoire. Les langues kwa sont parlées aussi au Ghana, au Togo et au Bénin, et le nom kwa dérive du mot « peuple » qui, pour toutes ces langues, possède la racine commune « kwa ». L'Attié est, au sein des langues kwa, une langue minoritaire classée comme un isolat. C'est aussi une langue qui défie la plupart des analyses classiques par son système phonologique et grammatical peu commun. 

Les Attié sont organisés en trois classes d'âges ou générations appelées « Fokué » en langue Attié.Cette classification en trois classes d'âge leur est spécifique puisque, par exemple, les Mbatto, peuple voisin méridional, ont une organisation en six classes, que d'autres peuvent l'avoir en quatre, en huit, etc.

Ainsi, chez les Attié, dans ce système, toutes lespersonnes de sexe masculin font partie d'une des trois générations suivantes : 
- la génération Gnando, 
- la génération Djigbo,
- la génération M'Brechoué.

Les enfants en bas âge préparent très tôt leur entrée dans une classe en tant qu'observateurs des aînés et comme futurs membres à part entière d'une classe. 

Les critères d'appartenance à une génération sont simples. En effet : 
- tous les enfants qui naitront des M'Bréchoués appartiendront à la génération Djigbo, 
- les enfants des Djigbo formeront la génération Gnando, 
- les enfants des Gnando constitueront la génération M'Bréchoué, 
- et ainsi de suite…

Le Fokué est une danse sacrée d'inspiration martiale dont le rôle est d'initier les jeunes gens, dès leur entrée dans la première génération aux techniques de guerre héritées des temps anciens où les peuples luttaient pour leur survie et leur identité, mais aussi et surtout aujourd'hui à préparer l'insertion de ces jeunes dans leur société. 

Le Fokué est l'école pratique des Attiés, l'école d'apprentissages des choses de la vie. Toutes les manifestations de la vie politique, sociale et culturelle prennent leurs sources dans le cadre du Fokué qui s'exécute dans la structure de la génération.

L'exécution du Fokué se fait en deux étapes : 
- l'étape de Odo, la première, commence dès la proclamation de la génération. 
C'est l'étape de regroupement et surtout de maturité des plus jeunes groupes de la génération autour de la bonne pratique et de l'apprentissage du rythme sur le tambour de base nommé « Odo. » 

Dans un premier temps, les apprentis utilisent les tambours que leur prêtent les initiateurs mais, avant la fin de cette période, ils devront eux-mêmes construire leur propre tambour. A l'issue de cette étape, la génération fait une petite sortie officielleavec les tambours neufs.

- L'étape de San-Min constitue la période de maturité de la génération qui, désormais, est aguerrie et prête à tout. 
Elle danse donc à toutes les séances prévues par la législation jusqu'à sa grande sortie officielle. 
Après cette sortie, certains membres de la génération seront considérés comme aptes à prendre diverses responsabilités dans la gestion des affaires du village. 

Tout rituel de sortie des générationsest soumis à 9 grandes étapes cérémonielles qui permettent à une génération de prendre le pouvoir : 
- l'enrôlement des guerriers-danseurs, 
- la cérémonie de la marque de boue, 
- la présentation du sabre, 
- la prise du bois sacré, 
- la coupe de rameaux, 
- la sortie d'armes à feu, 
- l'invitation, 
- le Fokué, 
- la fête de génération.


mardi 15 avril 2014

YAKASSE-ATTOBROU : Les producteurs d’hévéa dénoncent les usiniers-planteurs


La filière hévéicole connait depuis quelque temps, des difficultés de tous ordres. Notamment, les agissements malsains de certains de ses acteurs dénommés usiniers-planteurs. Les producteurs agricoles du département de Yakassé-Attobrou, réunis au sein de la société coopérative des planteurs d’hévéa du canton attobrou, avec conseil d’administration (SO-COOPHECA-CA) l’ont vivement dénoncé, lors de la 3ème assemblée générale ordinaire tenue récemment, dans les locaux d’un complexe hôtelier de la localité. «Pendant que l’Etat dit encourager le mouvement coopératif dans la filière hévéicole, des individus se disant usiniers-planteurs et nantis financièrement agissent, on ne sait au nom de qui, à contre courant des normes qui régissent le secteur. Ils se sont jetés dans la collecte des produits en détournant bien souvent nos coopérateurs et en nous livrant ainsi, une concurrence déloyale. Ce n’est pas normal », a révélé Jean Baptiste Adon N’Cho, le président du conseil d’administration. Avant d’exprimer la ferme volonté des planteurs d’hévéa du département de Yakassé-Attobrou d’assainir la filière, en la débarrassant des faux planteurs et autres acheteurs véreux dont les agissements, selon lui, tendent non seulement à frustrer les vrais planteurs, mais aussi et surtout, à tuer la filière. « Il faut que ces usiniers-planteurs quittent la filière, afin que les vrais planteurs d’hévéa, à travers leurs différents mouvements coopératifs, contrôlent mieux le secteur, à commencer par la fixation, la maîtrise et l’application effective des prix bord champ », a-t-il indiqué. 

Patrice Tapé

In Notre Voie N° 4691 du 14/4/2014 Url : http://news.abidjan.net/h/495231.html